16/11/2015

Gothiquement femmes

Le goth est, sur beaucoup d'aspects, une forme féminisée de punk.

Danielle Dax
Cette schématisation de Charles Mueller se base sur le rapport, hérité du glam, qu'entretient le goth avec la séduction et l'artifice, et sa prise de distance avec la misogynie habituelle du rock. En effet, dans les instances classiques du rock, le féminin est souvent représenté comme antagoniste de la rébellion (passivité, inhibition) voire une menace de l'entraver (domesticité, normes sociales). Dans le contexte du punk, les stéréotypes féminins apparurent alors comme subversifs.

Le goth emprunta beaucoup à certaines figures du punk et de la new wave à la féminité affirmée, parfois excentrique ou parodique, comme Lene Lovich, Nina Hagen, Toyah et surtout Siouxsie Sioux. A l'origine un groupe postpunk anti-rock, les Banshees flirtèrent ensuite avec la magie et le surnaturel, et ce, d'une façon assez cartoonesque et tape-à-l'oeil, définissant à l'aube des 80's trois quarts des sonorités et des thèmes du goth naissant. Siouxsie cristallisa cet état d'esprit et devint une icône subculturelle.


Mick Mercer aime soutenir que le mouvement gothique a compté plus de femmes que n'importe quelle autre subculture. La grande mixité du public est certes indéniable, mais cela n'empêcha pas la scène de renouer avec le rockisme et ses conceptions on ne peut plus sexistes. Simon Reynolds rappelle que chez les musiciens, les filles des groupes restaient, la plupart du temps, cantonnées dans le rôle de chanteuse séduisante ; ou d'assistante sculpturale au clavier ou à la basse.

Voici quelques punkettes positives et autres rockeuses sombres :










L'impasse est ici volontairement faite sur les sirènes de l'ethereal et de la darkwave neo-classique.

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