01/05/2014

Goth maintenant

Exercice sur l'historicité du goth. Quels courants musicaux contemporains présentent une démarche analogue ? Afin d'appréhender de possibles formulations répondant à cette question, il est nécessaire de considérer à la fois sa signification subculturelle et sa place dans l'histoire du rock.

Specimen (1983)
Jason Pitzl-Waters, dans One revival or two?, observe un revivalisme double en 2011 de la tradition et des sonorités gothiques : à la fois au sein et en dehors de la subculture. Le terme « goth » fut plus ou moins réhabilité et appliqué à nombreux nouveaux groupes « sombres », ainsi qu'à des genres comme la witch house ou la dark/ritual ambient, qui ont successivement été dans la hype. L'attention s'est également focalisée sur des groupes comme Zola Jesus, Esben & the Witch, O Children,… Il fut question de « nu-goth » « nu grave » et de « nightmare pop ».



En parallèle du romantisme rétro de l'évolution de la scène historique, une nouvelle génération de musiques sombres s'étaient développées dès le milieu des années 80, sous diverses nouvelles étiquettes. La plus polyvalente et précise étant probablement « darkwave ». Pour Mick Mercer, le concept de goth change inévitablement et assume différentes formes, telles que l'ethereal ou le neo-classical. Les simples copies du goth originel ne sont donc pas intéressantes. Cela doit être vrai et sincère, et non forcé. Cf. cette interview en 2007.

Plus ouverte que ses prédécesseurs, la darkwave inclut dans ses influences tout ce qui est plus ou moins sombre. Le modo positif de la Batcave « Stand Up, Stand Out ! » y est également perpétuellement réactivé ; rompant avec la stagnation nostalgique et négative des vétérans.


En considérant le goth comme une forme punk de shock rock, une version postérieure de cette posture dut nécessairement prendre en compte des musiques plus récentes : le heavy metal et le grunge plutôt que le punk, l'indus plutôt que le postpunk. Schématiquement, nous arrivons bien au rock/metal industriel. La différence la plus notable avec le goth étant une plus grande politisation du discours.


Le visual kei offre également une formulation typiquement japonaise et parfois extrêmement post-moderne de shock rock plus ou moins gothique. Mercer rejette la tendance, l'accusant de n'être qu'apparence sans réel contenu.